Des cyclistes
Récemment, on a commencé à voir circuler des articles sur des propos tenus par l’animateur Dominique Maurais de CHOI FM à Québec à l’encontre des cyclistes. Je ne connais pas cet animateur et n’ai jamais écouté son émission; cependant, bien que la suggestion de klaxonner des cyclistes soit discutable, je dois admettre que je partage largement sa frustration à l’égard des cyclistes en général.
Dans ma vie de citoyen mobile de la ville de Québec, je suis parfois piéton/coureur, parfois cycliste, parfois automobiliste et parfois passager d’autobus. J’ai donc une perspective d’ensemble des comportements de mes pairs dans chacune de ces circonstances. Plus particulièrement, durant la belle saison, je vais travailler en vélo: 45 min pour aller, et 45 min pour revenir, et ce chaque jour de beau temps (et pour ceux qui se poseraient la question, ça me prend le même temps en autobus; ce serait plus rapide en voiture, mais le stationnement me coûterait une fortune). En faisant 1h30 de vélo par jour pour aller travailler et revenir, vous vous doutez bien que j’ai acquis une bonne expérience des comportements routiers à la fois des voitures, des piétons et des cyclistes. Et les pires sont définitivement les cyclistes.
Je n’en reviens tout simplement pas de voir à quel point les cyclistes en général se préoccupent peu ou pas des arrêts et des feux de circulation; c’en est hallucinant! Moi le premier, je ne mets pas le pied à terre à chaque arrêt, mais au moins je ralentis presque à l’arrêt complet, et bien sûr je laisse passer une voiture qui serait arrivée avant moi, tout comme je m’attends à ce qu’on me laisse passer si je suis arrivé en premier, principe que peu de cyclistes semblent appliquer. Mais le pire, c’est aux feux de signalisation: TAB* »&AC! Si on a pris la peine de mettre des feux de circulation, c’est peut-être parce que c’est UNE INTERSECTION DANGEREUSE? Qu’en pensez-vous? Je suis à chaque fois abasourdi, lorsque je suis arrêté à un feu rouge à vélo, de me faire passer par un autre cycliste qui fait comme si le feu rouge n’existait pas… et même j’en ai souvent vus traverser une intersection en diagonale en pleine heure de pointe! Pouvez-vous imaginer? Je ne comprends tout simplement pas cette attitude, ça me dépasse. Et si ça s’arrêtait là: il y a à Québec des bandes cyclables (par exemple, sur le boulevard Laurier et sur la Côte de la Pente Douce) à sens unique: ces bandes ont juste une largeur suffisante pour un vélo, et il y en a une de chaque côté de la voie (dans le même sens que la circulation); il y a des flèches grosses comme des éléphants à tous les 2cm qui donnent la direction de circulation, mais évidemment il s’en trouve toujours pour circuler dans le sens inverse et manquer de te rentrer dedans! Autres frustrations en vrac du cycliste que je suis: les gens qui roulent côte-à-côte dans les pistes cyclables, les piétons qui marchent en troupeau dans les pistes cyclables alors qu’il y a un trottoir juste à côté, et les«skateux» qui font des acrobaties dans les pistes cyclables en prenant toute la largeur et en se foutant complètement de la circulation cycliste. Aussi, et sans doute la chose que je comprends le moins: pourquoi il y a de nombreux cyclistes qui vont rouler dans une rue automobile achalandée alors qu’il y a une piste cyclable juste à côté d’eux…
C’est peut-être parce que je suis aussi automobiliste que ça m’enrage autant: je suis habitué de respecter la signalisation routière et de devoir endurer les frasques des cyclistes, aussi quand je me retrouve sur un vélo je n’ai pas envie de faire vivre ça aux autres automobilistes. Mais ces derniers ne sont pas blancs comme neige non plus… Notamment, il est INTERDIT de tourner à droite sur un feu rouge lorsqu’un signal piétonnier/cycliste est actif: or, combien de fois j’ai failli me faire frapper par des automobilistes qui ne respectent pas cette règle? De même, les piétons ont une priorité absolue aux passages piétonniers balisés (les barres jaunes en travers de la rue): à la seconde où un piéton met le pied sur ces lignes, UN AUTOMOBILISTE A L’OBLIGATION DE S’ARRÊTER ET DE CÉDER LE PASSAGE. Une fois dans ma vie j’ai osé pratiquer ce droit; non seulement j’ai failli y passer, mais la conductrice m’a traité de malade mental alors que c’est elle qui était en infraction…
Il est tout à fait vrai à mon avis que les villes en général ne sont pas conçues pour la circulation cycliste. Personnellement, j’étire mon parcours au travail de 15min pour emprunter des pistes cyclables plutôt que des rues automobiles, et en dehors des pistes cyclables j’essaie autant que possible de rester sur des rues cyclables (marquées comme telles par la Ville), car je ne me sens vraiment pas en sécurité de circuler à proximité de véhicules automobiles. Je ne comprends pas que des cyclistes préfèrent se faire dépasser par des autobus à 2po des jambes sur René-Lévesque plutôt que de rouler pénards sur les bandes cyclables du boulevard Laurier. Cependant, force est de constater que les cyclistes sont quand même relativement mal desservis à Québec: beaucoup de pistes cyclables offertes sont davantage récréatives que fonctionnelles, et parfois des pistes cyclables se terminent abruptement sans qu’on sache trop où aller ensuite…
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